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    Inscriptions

    Session : Été 2024
    du 5 février au 3 mai 2024

    Session : Automne 2024
    du 12 février au 16 septembre 2024

Alain Beaulieu

Professeur

Photo de Alain Beaulieu
Téléphone : (514) 987-3000 poste 1588
Local : A-6140
Langues : Français, Anglais

Biographie

Ph. D., histoire, Université Laval

Alain Beaulieu est entré en fonction au département d’histoire de l’UQAM en 1999, après avoir agi, durant quelques années, comme consultant en histoire auprès de plusieurs organismes (musées, ministères, groupes autochtones…). Spécialiste de l’histoire des Autochtones, il a fait ses études de maîtrise et de doctorat à l’Université Laval. Il s'est d’abord intéressé à l’histoire de l’offensive missionnaire en Nouvelle-France. Son mémoire de maîtrise, qui traitait de l’entreprise de conversion des Jésuites auprès des Amérindiens nomades de la vallée du Saint-Laurent, a été publié en 1990, dans une version remaniée. Au doctorat, il s’est tourné vers l’histoire politique, réexaminant les relations franco-iroquoises pour la période allant de 1600 à 1660. Sa thèse s’attachait au projet politique des Cinq-Nations de la ligue iroquoise, qui, pour reprendre leur propre formule, souhaitaient « ne faire qu’un seul peuple » avec les Français. Depuis une dizaine d’années, il s’intéresse particulièrement à l’histoire des alliances franco et anglo-amérindiennes, de même qu’au processus par lequel les Autochtones de l’est et du centre du Canada ont été progressivement dépossédés de leurs terres et placés sous la tutelle de l'État canadien. L’étude de ce processus est d’ailleurs au cœur des travaux menés dans le cadre de la Chaire de recherche du Canada sur la question territoriale autochtone, qu’il dirige depuis 2004.

Projets de recherche

Chaire de recherche du Canada sur la question territoriale autochtone

La recherche entreprise dans le cadre de cette chaire se concentre sur les anciennes colonies britanniques du centre et de l’est du Canada. Elle couvre une période charnière dans le processus qui conduit à la dépossession territoriale des Autochtones et à leur mise en tutelle, celle qui va de la conquête de la Nouvelle-France (1760) jusqu’à l’adoption de la première Loi sur les Indiens (1876), qui formalise le système des réserves indiennes dans un carcan juridique strict.

Le programme de recherche s’articule autour de trois grands axes.

Les problèmes de la judiciarisation de l’histoire autochtone

Le premier axe de recherche de cette chaire s’inscrit dans le cadre de la réflexion épistémologique sur l’écriture de l’histoire autochtone. Nous entendons y contribuer à travers un angle précis : celui des problèmes soulevés par la réalisation de recherches historiques sur les Autochtones dans un contexte juridique où l’histoire sert de fondement à des droits spécifiques. Ces problèmes se manifestent plus ouvertement dans les travaux résultant de mandats confiés par des organismes gouvernementaux ou par les Premières Nations, mais la « commande » n’est qu’une des manifestations des pièges de la judiciarisation de l’histoire autochtone. Les implications du carcan juridique débordent largement le cadre de la recherche commandée : elles imprègnent de diverses manières le regard que les chercheurs des sciences sociales et humaines portent sur le passé des Premières Nations ou sur des tranches spécifiques de ce passé susceptibles d’appuyer ou de contester des droits. À travers ce premier axe de recherche, il s’agit notamment d’analyser les impacts de la jurisprudence sur les études historiques traitant des Autochtones. Le territoire autochtone se présente comme un champ d’investigation privilégié pour une réflexion sur l’instrumentalisation de l’histoire, dans la mesure où la quasi-totalité des droits qui sont revendiqués ou contestés ont une portée territoriale, qu’il s’agisse des territoires ancestraux, des terres fréquentées pour la chasse ou encore des réserves.

Les conditions de la dépossession et les modalités de la réponse amérindienne

Ce deuxième axe porte sur les conditions matérielles, politiques et juridiques de la dépossession territoriale et sur les diverses modalités de la réponse amérindienne. La dépossession résulte d’abord du choc de deux logiques territoriales opposées : celle des Autochtones, qui sera progressivement marginalisée, et celle des colons et des entrepreneurs eurocanadiens, qui s’imposera comme la logique dominante, surtout à partir du XIXe siècle. Si elle résulte de nouvelles réalités économiques, la marginalisation territoriale des Autochtones témoigne aussi de l’émergence et de l’affirmation d’un nouvel État colonial. Au plan politique et juridique, la dépossession territoriale des Amérindiens se réalise en effet dans le cadre de la constitution d’une nouvelle souveraineté sur le territoire, celle des Britanniques, dont le Canada moderne est l’héritier. Cette souveraineté s’érige face à une autre — celle des Premières Nations — qu’elle doit supplanter, processus qui passe par le contrôle du territoire et la constitution d’une nouvelle légitimité juridico-politique. Nous entendons étudier le cadre idéologique et juridico-politique dans lequel se réalise la dépossession territoriale des Autochtones, pour voir comment elle est légitimée par les autorités coloniales et canadiennes. Le questionnement sur la manière dont les acteurs britanniques et eurocanadiens de cette époque ont rationalisé le processus de dépossession ne peut être dissocié d’une étude des rationalisations amérindiennes. La confrontation des logiques territoriales sur le terrain se combine à un affrontement entre des rationalisations juridiques souvent divergentes. Mais si les « forces de l’histoire » jouent contre eux, les Amérindiens n’assistent pas passivement au processus qui conduit à leur confinement progressif dans les réserves : ils protestent, revendiquent, cherchent à faire valoir leurs droits, invoquant leur occupation ancestrale des lieux, des promesses faites par les Britanniques, des traités, la Proclamation royale ou encore la tradition d’alliance avec les Européens. Sans banaliser les impacts de la dépossession, l’analyse des rationalisations des Autochtones permet de leur redonner un rôle d’acteurs historiques et de mettre en valeur leurs propres conceptions de leurs droits et des rapports qui les unissaient aux puissances coloniales venues s’établir en Amérique du Nord.

La réserve comme nouvel espace autochtone

La création des réserves indiennes, qui découle de la dépossession, redessine un nouvel espace autochtone, fait de fragments des terres que les Amérindiens avaient longtemps été les seuls à occuper et à utiliser. Par ce troisième axe de recherche, nous entendons étudier la constitution de ce nouvel espace, pour dégager : a) le cadre idéologique dans lequel a germé et a évolué l’idée de réserver des espaces clos et restreints pour les Autochtones ; b) la formation concrète de ces nouveaux lieux et le rôle respectif des différents acteurs engagés dans ce processus (qu’il s’agisse de représentants du pouvoir colonial ou des nations autochtones).

Site Internet: www.territoireautochtone.uqam.ca

Enseignement
Communications
  • « Les droits des Autochtones à la terre entre les deux Traités de Paris (1763-1783) », Colloque Paris 1763, Paris 1783 : d'un traité à l'autre. Un monde atlantique nouveau, La Courneuve, Paris, Pierrefitte-sur-Seine, 20-22 novembre 2013
  • « L'Acte de Québec et la question territoriale autochtone », Colloque 1774 : L'Acte de Québec. Contextes transnationaux, interprétations et héritages / The Québec Act of 1774: Transnational Contexts, Meanings, and Legacies, Montréal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 3-5 octobre 2013.
  • « Légitimer la dépossession territoriale des Autochtones : aux origines de la politique ambivalente du Canada, 1713-1867 », Légitimité, autorité et histoire, Colloque du Groupe d'histoire de Montréal, Université McGill, 25-26 avril 2013.
  • « The Acquisition of Aboriginal Land in Canada: The Genealogy of an Ambivalent System, 1600-1867 », Seminar of the Toronto Legal History Group, University of Toronto, 13 février 2013.
  • « Treaties with the Aboriginal Peoples and the Creation of New Sovereignties: The Canadian Example (1600-1850) », Empire by Treaty: The History of Treaty-making in the Appropriation of Indigenous Lands, University of New South Wales (Sidney), 20-22 août 2012.
  • « The "Great Bowl" of Discord: The Use of History in the Rivalries among the Seven Nations of Canada over Hunting Grounds (1790-1840), Annual Meeting of the American Society for Ethnohistory, Pasadena, Californie, 19-22 octobre 2011.
  • « "An equitable right to be compensated" : The dispossession of the Aboriginal Peoples of Quebec and the emergence of a new legal rationale (1760-1860) », Legal History Workshop, Department of History and Law School, Stanford University, 8 mars 2011.
  • « Contestations identitaires et indianisation des Autochtones de la vallée du Saint-Laurent (1820-1870) », L'indianisation aux confins des Amériques, XVIe-XIXe siècle : captifs, renégats et coureurs de bois / La indianizacion en los confines de las Americas, siglos XVIe-XIXe : cautivos, renegados y « coureurs de bois, Escuela de Estudios Hispano-Americanos, Séville, 28-30 septembre 2010.
  • « Dépossession territoriale et création des réserves : une perspective historique », Les Autochtones et le Québec, 25-26 mai 2010, Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec, Montréal.
  • « Les effets réducteurs du Régime français : les Britanniques et les réclamations territoriales des Autochtones du Québec (1760-1860) », 62e Congrès de l'Institut d'histoire de l'Amérique française, Montréal, 15-17 octobre 2009.
  • « "L'on n'a point d'ennemis plus grands que ces sauvages" : les relations entre Français et Innus au lendemain de la fondation de Québec », Colloque « Le monde atlantique », 133e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Québec, 2-8 juin 2008.
  • « L'empire colonial français et les nations autochtones », Colloque Canada-France « L'empreinte du Canada depuis 400 ans », Salle Médicis du Palais du Luxembourg, Paris, 7 et 8 mars 2008.

Directions de thèses et mémoires

Thèses de doctorat
Mémoires
Rapports de recherches
  • Fiset, Marie-Ève. (2008). Histoire de l'occupation amérindienne de l'île de Montréal et de sa région entre 1534 et 1763. (Rapport de recherche). Université du Québec à Montréal.
  • Boisvert, Bruno. (2005). Les enjeux de la vulgarisation de l'histoire autochtone canadienne. Une étude de cas: le document Murray du 5 septembre 1760 et son interprétation par la télévision de Radio-Canada. (Rapport de recherche). Université du Québec à Montréal.
  • Bisson-Carpentier, Isabelle. (2004). Les influences entres les Français et les Amérindiens dans la vie quotidienne en Nouvelle-France. (Rapport de recherche). Université du Québec à Montréal.
Rapports d'activités et projets d'intervention
  • Demers, Caroline. (2006). Affirmation de la souveraineté européenne en Amérique du Nord Etude de cas: les Iles de la Madeleine. (Rapport d'activités et projet d'intervention). Université du Québec à Montréal.
  • Desrosiers, Martin. (2006). Examen de la politique de scolarisation du gouvernement fédéral dans l'Arctique canadien, 1930 à 1970. (Rapport d'activités et projet d'intervention). Université du Québec à Montréal.

Département d'histoire

Le Département d’histoire offre six programmes de 1er cycle, un programme de maîtrise et un programme de doctorat. Il jouit d’une réputation d’envergure internationale grâce au travail et à la réalisation de ses enseignants et de ses étudiants. Ses domaines d'enseignement et de recherche touchent un large éventail de champs spatio-temporels et thématiques, depuis l'Antiquité jusqu'à la période contemporaine et à travers l’histoire des sciences et des techniques, l’histoire du genre, l’histoire du droit, l’histoire des Autochtones et l’histoire sociale, urbaine, politique et culturelle.

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